Convention collective de la Production cinématographique
et et de film publicitaires
Grilles des salaires minima des ouvriers
et des techniciens applicable au 1er septembre 2023
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Sans doute en confondant revalorisation des salaires minima garantis avec une obole…
Les 3 Syndicats de producteurs — UPC — API — SPI — ont proposé lors de la dernière réunion de négociation portant sur les salaires minima garantis une revalorisation sur la base d’un montant uniforme de 20,00 euros appliqués aux grilles hebdomadaires 39 heures… À prendre ou à laisser…
Suite au courrier que nous leur avons adressé le 6 mai 2023 pour leur demander de faire application des dispositions de l’article 10 du Titre II de la Convention collective et d’accorder une revalorisation de + 10,21 % dont 8,73 % au titre des trois derniers semestres (en référence à l’indice INSEE d’octobre 2021 à avril 2023) et 1,48 % au titre du différentiel de réévaluation pour les périodes antérieures,
et lors de cette réunion, ils nous ont fait savoir que cette augmentation uniforme leur arrachait le cœur (sic) tant la situation, si elle s’améliorait (le prix des places lui ne baisse pas…), ne leur permettait pas d’assurer aux Techniciens et Réalisateurs le maintien de leur pouvoir d’achat (re-sic)…
Qu’il fallait se rendre compte que cette proposition allait grever le coût d’un film moyen (pour un devis de 6 millions sans doute) de 15 000 euros… Autant dire que nos demandes les poussent au bord de l’effondrement (rere-sic), comme si creuser le manque à gagner des techniciens et des réalisateurs était une solution aux défauts de financement, qu’en réalité le décrochage des salaires minima ne manquera pas d’inciter les différents financeurs à s’en prévaloir pour justifier de leur propre politique de stagnation des investissements.
Si nous ne sommes pas opposés au principe d’une revalorisation uniforme afin de corriger les effets centripètes de l’augmentation en pourcentage qui favorise en valeur absolue les salaires plus élevés, alors il fallait le faire franchement, à la hauteur de la situation et nous proposer au moins 40,00 €, et compléter par une revalorisation en pourcentage… On aurait pu alors considérer que cette mesure avait un sens. Mais 20,00 € sec, cela apparaît comme une forme de provocation… À ce niveau en effet, même les plus bas salaires sont loin de rattraper l’inflation depuis novembre 2021, base du précédent accord, et celle-ci représente sur le salaire médian une revalorisation de 1,80 % (base de la revalorisation des indemnités repas et casse-croûte), et 0,67 % pour le réalisateur…
Les Syndicats de Producteurs ont posé sur la table la remise en cause de la périodicité semestrielle de négociation, argumentant que les négociations salariales étaient trop rapprochées (Rappelons que cette périodicité est en vigueur depuis 1973 et avait été reconduite le 3 février 1984 par un Accord que notre Syndicat avait signé avec l’UPC — à l’époque Chambre Syndicale des Producteurs —, lequel stipulait une revalorisation tous les 6 mois, indexée sur l’évolution de l’indice INSEE. La production cinématographique avait-elle souffert de cet Accord appliqué jusqu’en 2012 ? Il ne semble pas…),
Ceci est un comble en cette période où l’inflation court à raison de 5 % par an depuis deux ans (pour les produits alimentaires et les loyers c’est bien plus…)… Autrement dit, ils se servent leur propre impéritie à nous répondre au bout de deux mois, et nous demander le report de l’application de la revalorisation qui aurait dû intervenir au 1er juillet 2023 au 1er septembre… comme prétexte à revoir à la baisse le texte de la convention. Ce à quoi nous nous sommes fermement opposés.
Cependant nous sommes bien le seul syndicat de salariés autour de la table à revendiquer son maintien…
La politique patronale de compression drastique des salaires — qui sert principalement l’ensemble des investisseurs — n’est pas spécifique à notre branche, c’est la politique générale du patronat et du gouvernement français : se sauver de la crise par la fuite en avant dans la déflation qui provoque le démantèlement de nos industries productives, assèche les marchés et aggrave leur saturation…
Et dans ces conditions, que personne ne se fasse d’illusion : il n’y a aucune limite à la baisse de nos salaires…
Si le Conseil syndical a décidé de signer cet Accord très insuffisant, c’est dans le but d’acter une revalorisation non totalement négligeable pour les bas salaires, cependant sans préjudice de nos revendications d’obtenir et de faire appliquer les 9,41 % qui manquent et dans l’esprit de rappeler à tous les techniciens et réalisateurs que, rassemblés et unis dans notre Syndicat, nous restons déterminés et mobilisés.
Paris, le 17 juillet 2023
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