CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE
DE LA PRODUCTION AUDIOVISUELLE
SALAIRES AU 1ER FÉVRIER 2024
Télécharger les grilles : suivre ce lien
Nos actions de grève de novembre et décembre 2023 ont permis — pour la première fois depuis 23 ans — d’enrayer en partie la baisse de nos salaires minima garantis au regard de l’évolution de l’indice des prix
et ont ouvert la voie à une révision de l’ordonnancement des fonctions afin de mettre un terme à la confusion qui est la cause de l’ampleur de cette diminution…
Les actions de grève que nous avons menées en novembre et décembre 2023 ont contraint les quatre Syndicats de producteurs (USPA, SPI, SPeCT, SATEV) :
Ils se sont arrêtés à ces pourcentages de réévaluation et à ce plafond et ont refusé par la suite catégorique-ment de les améliorer — malgré nos demandes réitérées tout au long des réunions de négociation ponctuées d’actions et de jours de grèves — en soulignant que : « l’hétérogénéité des activités couvertes par la Convention collective ne leur permettait pas d’aller au-delà » et que les revalorisations suivantes devraient être fixées en fonction des catégories de programme.
Le champ de la Convention collective couvre en effet deux activités : celle de la fiction et celle du flux où, de leur point de vue, la mobilisation aurait été moins forte (il est un fait qu’on ne peut pas organiser l’action dans le flux de la même façon qu'on le fait dans la fiction), et des activités comme la Production de documentaires qu’ils estiment inaccessibles à des niveaux de réévaluation supérieurs.
Au deuxième jour de grève, l’USPA et le SPI ont en effet publié un communiqué, le SPeCT publiant le sien les jours d’après, dans lequel ils annonçaient être conduits à faire droit à notre revendication constante depuis l’institution des grilles de salaires en avril 2000 :
L’établissement en avril 2000 d’une seule liste de fonctions génériques pour le flux et la fiction et d’un double niveau de rémunération (spécialisé / non spécialisé) institué pour le seul film de fiction explique l’ampleur de la diminution de nos salaires minima depuis 23 ans au regard de l’évolution de l’indice des prix. Les 4 Syndicats de producteurs sont aujourd’hui convaincus qu’ils ne peuvent affronter leurs financeurs et faire valoir les coûts de production qu’en distinguant les différentes activités que la Convention recouvre.
Aujourd’hui, l’enjeu est d’établir d’ici au mois de juillet les deux listes de titres de fonction qui permettront de mieux définir nos métiers et donc faire valoir nos qualifications et la remise à niveau de nos rémunérations dans chacune des deux branches.
Les revalorisations applicables au 1er février 2024 sont certes bien insuffisantes au regard de ce qui a été perdu du fait de cette politique de confusion entre les genres de programmes et de pression à la baisse sur les salaires qu’elle permettait d’orchestrer — les seuls gagnants étant au bout du compte les télédiffuseurs —, cependant, il faut considérer qu’elles sont encore entravées, les Syndicats de producteurs jouant toujours à ce jour l’un sur l’autre pour faire pression à la baisse et ne concéder que la plus basse.
Le paradoxe : tenter de forcer le passage en revendiquant :
constitue à ce jour une impasse qui se heurte à une opposition irrévocable des Syndicats de producteurs, résolus qu’ils sont à changer sans délai le cadre de la négociation, devenu impraticable sous l’effet même de notre action.
Dès lors, nous considérons que celle-ci doit se poursuivre dans un premier temps pour établir les deux listes de titres de fonctions et se perpétuer sur la base des demandes de revalorisations manquantes que nous maintenons, aussi bien dans les émissions de télévision de flux que dans la fiction, jusqu’à éteindre la perte que nous subissons dans toutes les branches au regard de l’évolution de l’indice des prix depuis maintenant 23 ans.
Laquelle s’élève encore au 1er février à 14,3 et 16,5 % selon les postes d’ici au 1er juillet 2024.
__________________________________________