Paris, le 7 mai 2007
Production Cinématographique : salaires minima / majorations
Après 6 mois de discussions et 7 réunions de la CMP, les propositions des syndicats de producteurs faites lors de la réunion du 5 avril sont restées sur le fond les mêmes :
Face à ces propositions, au démantèlement des conditions de rémunérations des ouvriers et techniciens, la seule réponse ne pouvait être que la grève.
La détermination et l’unité d’action professionnelle des ouvriers et techniciens de la Production cinématographique amènera-t-elle les syndicats de producteurs à la raison ?
Ce que veulent les ouvriers et techniciens de la Production Cinématographique :
C’est ce que refusent obstinément les 5 syndicats de producteurs à l’unanimité.
Après 57 ans d’existence, l’APC (ex-Chambre Syndicale des Producteurs) renie sa signature et dénonce la Convention collective nationale qui fonde la branche d’activité économique propre à la Production cinématographique nationale.
L’APC, comme les autres syndicats de producteurs veulent-ils faire disparaître l’existence d’une Convention collective propre à la Production cinématographique au profit de l’économie de l’audiovisuel ?
Le 5 avril, lors de la réunion de la Commission mixte, ils ont opposé un refus unanime à notre proposition de signature du protocole d’accord garantissant les conditions de salaires actuellement en vigueur dans la Convention.
Les 2 et 3 mai, ils ont choisi de faire front face aux ouvriers et techniciens en grève.
Ils se sont heurtés à une très forte détermination des ouvriers et techniciens malgré les pressions et les chantages à l’emploi qui ont été faits sur certains films qui sont constitutifs d’entrave au droit de grève.
Ils ont usé d’une tromperie grossière, faisant croire comme l’UPF qu’ils entendaient maintenir les grilles et les majorations actuelles et dans le même temps précisant le contraire : qu’il fallait instituer une grille de salaires et de majorations tenant compte des « films fragiles ».
Les syndicats de producteurs savent pertinemment qu’il ne peut être institué dans la Convention collective une double grille de salaires minima, ni des niveaux de majorations de salaires différents, les uns applicables aux films « fragiles », les autres applicables aux films « non fragiles ».
Que signifie fragile ?
Aujourd’hui comme demain, en vertu du principe « à travail égal, salaire égal », il ne peut y avoir aux termes du Code du Travail qu’une seule et même grille de salaires minima. C’est celle-ci qui sera la base de droit applicable à tous les films sans exception et sera la référence des devis – films « fragiles » ou pas.
Réaliser un film quel qu’il soit, c’est le produit du travail d’une équipe d’ouvriers et de techniciens professionnels hautement qualifiés, maîtrisant parfaitement leurs fonctions au profit de chacun des films.
Le 10 mai, les 5 syndicats de producteurs doivent en principe adresser conjointement aux syndicats de salariés de nouvelles propositions.
Mais quelles propositions ? Celles d’abaisser un peu moins les salaires et les majorations que ce qu’ils proposaient le 5 avril ?
La proposition que nous attendons, c’est celle de reconnaître les salaires de bases, les seuils et les taux de majoration de salaire actuellement existants.
Vu la ferme détermination des ouvriers et techniciens grévistes, persévéreront-ils à vouloir obtenir un accord qui pourrait être signé par certains syndicats de salariés, un accord abaissant l’ensemble des conditions de rémunérations actuelles ?
Tous les ouvriers et techniciens en grève, rassemblés, ont affirmé qu’ils sont décidés à repartir dans un nouveau mouvement de grève renouvelable pour obtenir la signature d’un protocole d’accord garantissant les salaires minima de base et les majorations de salaire.
C’est nous ouvriers et techniciens, avec les auteurs et les artistes, qui sommes les artisans du cinéma français, nous n’accepterons pas l’abaissement de nos rémunérations.
Ouvriers et techniciens, unis et rassemblés nous imposerons le respect de nos conditions de rémunération et de vie.
Le salaire, c’est : d’une part un salaire de base horaire garanti auquel s’ajoute d’autre part le paiement des heures supplémentaires effectuées avec les majorations afférentes.